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28 août 2009 5 28 /08 /août /2009 08:49

Mon ami géorgien s'appelle Tornike. Il se rend très disponible pour moi, fait montre d'une extrème générosité, m'emmène dans les meilleurs endroits de la ville et aime très fort son pays dont il parle sans relâche. Grand, mince à la peau claire, il est à l’image des jeunes géorgiens.

Ils s’épaississent souvent en prenant de l’âge jusqu’à devenir des armoires à glace. C’est important pour un homme d’être fort car les géorgiens sont agressifs et sanguins – ce sont des guerriers qui se sont battus depuis la nuit des temps pour résister aux invasions arabes, perses et ottomanes et préserver leur territoire. Le patriotisme est très fort et rien n’arrêtera un géorgien pour défendre son pays. Tornike me raconte en me montrant une tour dans la montagne, que dans une région du pays, chaque famille possède une tour dans son jardin, depuis laquelle les hommes tirent sur l’ennemi. De cete manière, ils ont toujours conserver leur bout de terre. Il me parle aussi de la guerre civile de 1991 après la déclaration d'indépendance et surtout de la guerre qui a éclaté en aôut dernier. Les russes sont entrés en Géorgie et ont attaqué les bases militaires ainsi que des civils (150 morts et 30 000 réfugiés) à 40 km de la capitale. L’UE a joué un rôle primordial, a fortiori notre président Nicolas Sarkozy qui a servi d’intermédiaire entre Moscou et Tbilissi et a fait signer un cessez le feu. Les conflits sont nombreux avec les pays voisins, certaines minorités et la situation est loin de se stabiliser...

  Nous déjeunons tout en dégustant du vin géorgien. Son père possède également des vignobles et il m’explique que les géorgiens ont été les premiers à produire du vin. Le climat s’y prête tout à fait et le vin est exquis. Les géorgiens sont les rois du toast, on ne boit à table qu’après avoir porté un toast.  Dans la montagne, on boit le vin dans des cornes ou des fusils… chargés. Un homme doit évidemment se soumettre à ses traditions et ne jamais mettre en doute sa force, sa loyauté et sa résistance. On ne plaisante pas avec un géorgien.

  Je me suis leurrée sur la réalité de la Géorgie et de Tbilissi. Le côté libéral est occidentalisé est une pure façade, une tromperie optique. Il règne dans ce pays une grande misère sociale. Le travail se fait rare et est peu rémunéré, il n'y a pas de classe moyenne et les personnes âgées n'ont pas pensé à économiser de l'argent sous l'ère soviétique pour leur vieux jours. Je distribue des pièces aux mendiants que je rencontre et je récolte des remerciements par milliers.

  Les femmes me parlent de leur situation, de leur culture et traditions. La femme géorgienne est très pieuse (orthodoxe), pure et obéissante, sous la domination masculine. Elle s'occupe de toutes les tâches ménagères et sort peu.

  J'ai l'immense honneur de rencontrer la Princesse Abachitze, descendante du Grand Roi de Géorgie Hiéraclus II.

La Princesse me raconte, qu'en 1783, son aïeul a signé le traité de Giorgeuveski avec Catherine II pour établir la Géorgie sous la protection de la Russie et freiner les vélléités des perses, arabes et ottomans d'envahir le royaume géorgien tant convoité. Au lieu d'être fidèle à sa parole, la Russie envahit la Géorgie en 1800. La Princesse, m'ouvre les portes de son coeur et de l'histoire de sa famille qui a tout perdu à l'arrivée des bolcheviks sauf son âme. Son aïeule, la Princesse Orbeliani, tant décrite par Alexandre Dumas dans son livre "Voyage au Caucase", a mis au point une recette de délices aux noix et au caramel. Cette recette s'est transmise de mère en fille et à mon dernier jour, la merveilleuse Princesse nous offre à Tornike et à moi cette nourriture royale.

Elle seule possède la recette et voudrait en vendre à Paris pour lui assurer un petit revenu, je souhaite sincèrement qu'il y aura à Paris, une personne de bon goût pour s'intéresser à cette gourmandise de luxe.

Il me faut dire aurevevoir à mes amis dont la noblesse de coeur est identique et quitter ce pays auquel je me suis tant attachée. J'y retiendrai surtout l'hospitalité, la générosité démesurée et la solidarité des habitants. Leur fierté et patriotisme font aussi partie de leur charme et j'espère revenir le plus tôt possible.

 

 

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26 août 2009 3 26 /08 /août /2009 08:26

C'est le coeur serré que j'ai fait mes adieux samedi dernier à mes hôtes à force de cadeaux et d'embrassades. Ma babouchka m'a offert une très vielle croix en argent et un bracelet en bois rempli d'cônes religieuses. Avec tous ces bijoux, je me sens proche de la sainteté.

L’Arménie et la Géorgie entretiennent de bons rapports, eu égard au blocus entre l’Arménie et l’Azerbaidjan, tous les produits transitent par la Géorgie et les relations commerciales sont importantes.

J’ai été très surprise en arrivant par la beauté de la ville et son côté méditerranéen. Si Erevan est typiquement soviétique, Tbilissi ressemble à une ville italienne, romantique et colorée. Le fleuve Koura traverse la ville, des squares et parcs parsèment la ville. Malheureusement, une catastrophe menace la capitale de la Géorgie : 80 % des immeubles sont dans un état critique et risquent de s’écrouler d’un moment à l’autre, c’est dû principalement à l’humidité et à l’absence totale d’entretien. J’ai l’impression d’assister à la déliquescence de cette ville magnifique.

 

 

Les géorgiens sont devenus, grâce au président actuel, pro-occidentaux. Ils ontadopté un style de vie occidental et on sent nettement une aisance financière dans leur style vestimentaire, leur belles voitures allemandes ou encore les nombreux hôtels, bars et restaurants de la ville.  En revanche, on trouve beaucoup de viellards qui fouillent les poubelles et de sans abris dans les rues, contrairement à l'Arménie où l'unité familiale est tellement forte qu'on ne laisse personne dans la misère. J’aimerais photographier ces vieillards au dos courbé et les visages des mendiants d’où s’émane une grande dignité mais la pudeur m’en empêche et je vois là les limites de la photographie. Les plus belles images ne pourront pas être partagées. Elles resteront un instant dans ma tête avant de s'évanouir dans l'oubli.

Tbilissi est une ville multiconfessionnelle qui ressemble des chrétiens orthodoxes, des musulmans et des juifs. On est marqué par le nombre d'églises dans le vieux Tbilissi. Les habitants sont très pieux, se signent en passant devant une église, jeunent 4 fois par an, les femmes se couvrent les cheveux à l'intérieur d'une église etc. Le patriarche tient le pays et est extrèmement écouté et respecté.

A 17h00, nous allons diner avec un ami géorgien et son fils dans un magnifique restaurant de la ville. Nos hôtes représentent la réussite financière et nous recoivent royalement. Je comprends que les géorgiens mangent encore plus tôt que les arméniens et plus longtemps, mais à leur avantage, le vin est très bon et je délaisse la vodka pour ce breuvage qui m’est proche. Comme j’en ai l’habitude, les plats se succèdent : hatchapoulis (sorte de pizza géorgienne au fromage et aux oeufs), kinkhalis (gros raviolis qu'on mange avec les doigts en asiprant le jus de la viande), etc. Le liner comme je l'appelle, sorte de lunch, diner) est succulent et je suis très fière de mon estomac qui a fait de gros progrès depuis 3 semaines. Je fais la joie de mes hôtes en terminant tous les plats.

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  • : Je pars fin juillet à fin décembre 2009 sur la route de la Soie à la rencontre de l'humanité.
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  • Annabelle JG
  • Je pars de fin juillet à fin décembre sur la route de la Soie 2009 à travers 9 pays : Arménie, Géorgie, Azerbaidjan, Turkménistan, Ouzbékistan, Tadjikistan, Kirghizstan, Kazakhstan
  • Je pars de fin juillet à fin décembre sur la route de la Soie 2009 à travers 9 pays : Arménie, Géorgie, Azerbaidjan, Turkménistan, Ouzbékistan, Tadjikistan, Kirghizstan, Kazakhstan

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