Un jour, ma jolie maman est apparue à l’aéroport de Tachkent et m’a accompagnée dans mes aventures ouzbekes. Nous partons à Boukhara la grande ville sainte d’Asie centrale pour nous immerger de beauté parmi ses innombrables bâtiments qui ont traversés les siècles et les invasions. Boukhara a été construite dans une oasis dans le désert de Kysylkoum. Les rues sont ocres, remplies de madrasas et de mosquées couvertes de faïences et de mosaïques.
Nous nous promenons en quête de trésors dans les rues ensoleillées et marchandons quelques écharpes en soie dans les bazars couverts. A partir de midi, le soleil est trop fort, nous nous reposons dans une chaikhana (maison de thé) à l’ombre d’un murier centenaire. On vient nous demander de l’argent, ou échanger quelques mots. Maman exerce une force d’attraction sur les ouzbeks qui viennent visiblement lui raconter leur vie en ouzbek ou en tadjik. Je la regarde qui écoute attentivement ses interlocuteurs et prend des mines de circonstance. Nous continuons notre visite et partout nous rencontrons des locaux qui vendent leur tapisserie, bijoux, céramiques et suzani, tissus brodés de soie représentant en général deux ans de travail. Nous contemplons jusqu’au coucher du soleil la magnifique madrasa Mir i Arab à quelques pas du Minaret Kalon qui fut épargné par Gengis Khan tellement il fut impressionné par sa beauté et la précision de ses sculptures. Maman voudrait construire une petite maison sur l’esplanade et rester ici toute la vie. Un dernier coup d’œil à l’Ark, qui fut la cité royale avant d’aller manger un plat national dans une chaïkhana digne de ce nom.