C'est le coeur serré que j'ai fait mes adieux samedi dernier à mes hôtes à force de cadeaux et d'embrassades. Ma babouchka m'a offert une très vielle croix en argent et un bracelet en bois rempli d'cônes religieuses. Avec tous ces bijoux, je me sens proche de la sainteté.
L’Arménie et la Géorgie entretiennent de bons rapports, eu égard au blocus entre l’Arménie et l’Azerbaidjan, tous les produits transitent par la Géorgie et les relations commerciales sont importantes.
J’ai été très surprise en arrivant par la beauté de la ville et son côté méditerranéen. Si Erevan est typiquement soviétique, Tbilissi ressemble à une ville italienne, romantique et colorée. Le fleuve Koura traverse la ville, des squares et parcs parsèment la ville. Malheureusement, une catastrophe menace la capitale de la Géorgie : 80 % des immeubles sont dans un état critique et risquent de s’écrouler d’un moment à l’autre, c’est dû principalement à l’humidité et à l’absence totale d’entretien. J’ai l’impression d’assister à la déliquescence de cette ville magnifique.
Les géorgiens sont devenus, grâce au président actuel, pro-occidentaux. Ils ontadopté un style de vie occidental et on sent nettement une aisance financière dans leur style vestimentaire, leur belles voitures allemandes ou encore les nombreux hôtels, bars et restaurants de la ville. En revanche, on trouve beaucoup de viellards qui fouillent les poubelles et de sans abris dans les rues, contrairement à l'Arménie où l'unité familiale est tellement forte qu'on ne laisse personne dans la misère. J’aimerais photographier ces vieillards au dos courbé et les visages des mendiants d’où s’émane une grande dignité mais la pudeur m’en empêche et je vois là les limites de la photographie. Les plus belles images ne pourront pas être partagées. Elles resteront un instant dans ma tête avant de s'évanouir dans l'oubli.
Tbilissi est une ville multiconfessionnelle qui ressemble des chrétiens orthodoxes, des musulmans et des juifs. On est marqué par le nombre d'églises dans le vieux Tbilissi. Les habitants sont très pieux, se signent en passant devant une église, jeunent 4 fois par an, les femmes se couvrent les cheveux à l'intérieur d'une église etc. Le patriarche tient le pays et est extrèmement écouté et respecté.
A 17h00, nous allons diner avec un ami géorgien et son fils dans un magnifique restaurant de la ville. Nos hôtes représentent la réussite financière et nous recoivent royalement. Je comprends que les géorgiens mangent encore plus tôt que les arméniens et plus longtemps, mais à leur avantage, le vin est très bon et je délaisse la vodka pour ce breuvage qui m’est proche. Comme j’en ai l’habitude, les plats se succèdent : hatchapoulis (sorte de pizza géorgienne au fromage et aux oeufs), kinkhalis (gros raviolis qu'on mange avec les doigts en asiprant le jus de la viande), etc. Le liner comme je l'appelle, sorte de lunch, diner) est succulent et je suis très fière de mon estomac qui a fait de gros progrès depuis 3 semaines. Je fais la joie de mes hôtes en terminant tous les plats.