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21 octobre 2009 3 21 /10 /octobre /2009 12:21

Un jour, ma jolie maman est apparue à l’aéroport de Tachkent et m’a accompagnée dans mes aventures ouzbekes. Nous partons à Boukhara la grande ville sainte d’Asie centrale pour nous immerger de beauté parmi ses innombrables bâtiments qui ont traversés les siècles et les invasions. Boukhara a été construite dans une oasis dans le désert de Kysylkoum. Les rues sont ocres, remplies de madrasas et de mosquées couvertes de faïences et de mosaïques.  

Nous nous promenons  en quête de trésors dans les rues ensoleillées et marchandons quelques écharpes en soie dans les bazars couverts. caverne.jpgA partir de midi, le soleil est trop fort, nous nous reposons dans une chaikhana (maison de thé) à l’ombre d’un murier centenaire. On vient nous demander de l’argent, ou échanger quelques mots. Maman exerce une force d’attraction sur les ouzbeks qui viennent visiblement lui raconter leur vie en ouzbek ou en tadjik. Je la regarde qui écoute attentivement ses interlocuteurs et prend des mines de circonstance. Nous continuons notre visite  et partout nous rencontrons des locaux qui vendent leur tapisserie, bijoux, céramiques et suzani, tissus brodés de soie représentant en général deux ans de travail.  Nous contemplons jusqu’au coucher du soleil la  magnifique madrasa Mir i Arab à quelques pas du  Minaret Kalon qui fut épargné par Gengis Khan tellement il fut impressionné par sa beauté et la précision de ses sculptures. Maman voudrait construire une petite maison sur l’esplanade et rester ici toute la vie. Un dernier coup d’œil à l’Ark, qui fut la cité royale avant d’aller manger un plat national dans une chaïkhana digne de ce nom.

 

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12 octobre 2009 1 12 /10 /octobre /2009 14:57
Tashkent, c'est la ville la plus extra du monde mais c'est plus exactement :
Amir Timour, plus connu chez nous sous le nom de "Tamerlan", descendant de Gengis Khan et véritable héros national.
Des tonnes d'oignons et de patates
Des artistes IN...CRO...YABLES des couleurs, une vision et des vendeurs de rêves

L'art de la céramique pratiqué depuis le IXème siècle !
Un style unique et toujours des couleurs !!!


C'est moi aussi au pays des mille et une nuits :-)
Le pays de la soie et un artisannat exceptionnel - fabrication à la main et respect des traditions
Un ciel bleu toute la journée, beaucoup de soleil et des moutons dans le ciel :-)
Plov et tchaî

Davai !
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25 septembre 2009 5 25 /09 /septembre /2009 20:14

Apres mes peregrinations dans le nord du pays et la Republique de Karakalpakie, formee par un petit peuple nomade et pecheur pres de la mer d'Aral, je me rends dans le temple du tourisme qui est aussi une etape incontournable de la route de la soie : Khiva.

Cette petite ville etait autrefois un lieu connu pour le commerce d'esclaves. C'est aujourd'hui un concentre de mosquees, mausolee, palais et madrasas. Le site est magnifique mais je me perds au milieu de tous les groupes de touristes francais en short qui parlent des impots a payer ou de la puissance de leurs appareils photo. Je m'assieds a l'ecart de la foule pour apprecier les couleurs des mosaiques et j'apercois une ribambelle d'enfants courir vers moi. Je passerai le reste de mon temps avec eux a manger des glaces et visiter les ruelles insolites.

J'aime le calme de Khiva, il regne une serenite dans cette ville musee. Je m'inspire des couleurs ocre et bleu et observe la vie passer dans cette bourgade. Deux femmes espiegles me tapent dans le dos, elles veulent m'inviter chez elles a prendre le the, je les suis.Je ne connais pas leur secret mais elles eclatent de rire en permanence. Elles m'ouvrent les portes de leur maison traditionnelle. Une femme est assise en tailleur et prepare le pain ouzbek.
J'observe une autre femme tres jeune faire des allees et venues dans la maison. C'est la belle fille de la famille, elle s'est marriee a 19 ans et vit depuis avec son mari chez ses beaux parents et s'occupe des taches menageres. Nous apportons ensemble les galettes de pain jusqu'au tandir de la voisine. Les galettes ne chauffent pas plus de 3 minutes et sont ensuite pretes a etre consommer. J'imagine Marco Polo entrer a Khiva, c'etait hier, la vie suit tranquillement son cours et se renouvelle sans integrer les changements techniques, scientifiques ou societaux comme dans nos pays occidentaux. On vit au rythme des traditions secuaires et on est heureux.

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21 septembre 2009 1 21 /09 /septembre /2009 08:02
Dans le train me menant au nord du Turkmenistan, tout le wagon s'affole car mon visa pour l'Ouzbekistan prend effet deux jours apres mon arrivee. Qu'allait-il se passer a la frontiere ? les douaniers allaient-ils etre conciliants et me laisser passer ou devrais-je dormir dans ce no mans land a califourchon entre deux pays ? A me voir arriver avec mon gros sac a dos, les douaniers ont du avoir bien pitie de moi puisqu'ils ont trouve une solution rapide pour me permettre l'entree en OUZBEKISTAN ! Joie ! Je prends un taxi pour m'emmener dans la ville la plus proche, la voiture n'a pas de retroviseur, pas de ceinture mais fonce comme un bolide. Je remarque que le chauffeur ne regarde jamais sur les cotes en revanche il klaxonne en permanence pour avertir les autres automobilistes de son arrivee. Sur la route je vois peu de voitures mais surtout des charriots tires par des bourricots - je suis heureuse de me perdre dans la campagne ouzbeke, c'est une vie simple et paisible et je regrette le temps ou la voiture a remplace le bourricot... Rapide visite de la ville, banale, sovietique. Au restaurant, je commande un menu au hasard, on m'apporte des brochettes de gras -en payant l'addition de ce diner indigeste,
je remarque qu'ils ont ajoute un zero de trop


- j'apprendai vite a me battre contre les zeros superflus - Apres une nuit sans sommeil dans ma chambre sovietique, je veux partir, traverser les champs de coton et visiter l'immanquable musee d'art contemporain ouzbek a Nukus. J'arrive a la gare routiere pour prendre le bus tres tot le matin, la vie se passe, une veille dame sans age vend des cacahouettes et des cigarettes a l'unite sur un petit etal. Un peu plus loin, un homme s'occupe du barbecue matinal et fait cuire des brochettes de mouton. J'observe cette vieille femme au visage placide, elle gere son commerce avec art et a ma grande surprise vend beaucoup de cacahouettes et de cigarettes. 2 heures apres, je suis toujours assise pres du bus a attendre un signal quelconque - les gens arrivent peu a peu et je suis une attraction pour la compagnie, j'arbore fierement ma fausse alliance et explique tres fort au chauffeur que je vais rejoindre mon mari militaire a Nukus. Pour la premiere fois de ma vie, je suis remplie de haine, le chauffeur a multiplie par dix le prix du billet et me demande de payer sans faire d'histoire. C'est un gros personnage velu et je m'imagine en train de le cuire facon xolovat, j'obtempere car apres tout, ca ne fait que 4 dollars... Le bus se remplit peu a peu mais ne part toujours pas, une femme monte une dizaine de fois et tente de vendre ses beignets, un vieil homme vient reciter des prieres avant de descendre pour remonter un peu plus tard...

J'observe ce bus qui degringole et sent la poussiere, les sieges marrons sont eventres, les vitres sont noires de salete et des serviettes de toilette rempacent les rideaux - j'espere ardemment que nous arriveront a bon port. A je ne sais quel signal imperceptible, toute la compagnie s'installe dans le bus et la machine se met a trembler, tousser puis prendre tranquillement la route. J'aurai attendu 3 heures et 45 minutes, qu'importe, la notion du temps est autre, le bus part lorsqu'il est rempli et que les gens sont prets. Nous traversons des paysages desertiques et des champs de coton. Une vieille femme s'approche de moi, elle m'avoue qu'elle n'aurait jamais imagine rencontrer une francaise dans sa vie et elle est tres emue. Elle me parle d'elle, m'entoure de compliments et je crois bien ne jamais avoir entendu d'aussi jolies choses. J'ai de nouveau la preuve que je ne me suis pas trompe de route, j'ai gagne un tresor dans les yeux de cette femme et je me souviendrai toujours de son infinie gentillesse. Cette rencontre meritait bien un grand voyage.
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17 septembre 2009 4 17 /09 /septembre /2009 22:31

A Ashgabat, mon ami et grand connaisseur du Turkmenistan m'acceuille dans mon hotel de luxe. La vie se passe dans les hotels : bars, discotheques, restaurants. A peine arrivee, nous allons boire une piva dans le bar karaoke. J'exulte. De jeunes filles tres belles attendent seules au bar et la jeunesse branchee s'essaie au micro sur des tubes russes. Alla Pougacheva m'acceuille avec son intemporelle chanson " million million million allix roz" et je raconte mes aventures a mon ami en observant les lieux. La nuit est folle a Ashgabat, le dancefloor s'enflamme et je suis perplexe devant l'energie qui se degage de cette ville. Le Turkmenistan est le pays le plus ferme d'Asie centrale. On aurait pu s'attendre a une ouverture depuis la mort de l'ancien President de la Republique, le Turkmenbachi (pere de tous les turkmenes) en 2006 mais elle n'a pas eu lieu. Le fantome du Turkmenbachi est intact a Ashgabat. Il y a une statue en or le representant sous toutes les postures a chaque coin de rue. Mes 3 statues du preferees sont : celle du President en jogging a l'entree du parcours de sante de 23 km qu'il a construit dans les montagnes ocres pour que les turkmenes integrent le sport dans leur quotidien. Celle juchee sur une espece de fusee qui tourne avec le soleil. Posthume, le soleil l'eclaire toujours ce qui prouve bien son immortalite. Et enfin, la statue du President bebe qui est la structure meme du mythe qu'il a construit. Un taureau, symbolisant la force, porte la planete terre tres abimee par le terrible tremblement de terre qui a detruit le Turkmenistan, rase Ashgabat, tue la moitie de la population du pays et laisse orphelin celui qui allait devenir le sauveur. Et l'on voit sur cette planete, une femme tenir courageusement un bebe dans ses bras et l'offrir au Turkmenistan.
Alors que la population est pauvre, le pays gagne beaucoup d'argent de l'exploitation du gaz, de la culture du coton et du poil de mouton. Au lieu d'invetir cet argent dans le systeme medical par exemple, le President prefere faire construire des immeubles par milliers en marbre blanc. C'est un marche en or pour Bouygue, principal promoteur. La plupart de ces immeubles sont vides mais les turkmenes d'Ashgabat ont tous un logement. 
Le Turkmenistan est un grand pays desertique et Asghabat a ete construite dans une oasis.
Le turkmenbachi a tout de meme reussi a reconstruire entierement Ashgabat et a reunir les 5 tribus nomades qui peuplent le pays. La priorite du President est de crer une unite et de vaincre le clanisme. Des mesures nationalistes sont rendues obligatoires comme planter un drapeau turkmene a l'exterieur de sa maison ou assister aux matchs de football etc. 
Les turkmenes sont profondement nomades. La vie en ville ne les empechent pas de vivre selon leurs codes et traditions et il n'est pas rare qu'ils fassent monter des vaches et des cochons dans leurs appartement ou qu'ils partagent le diner sur le palier avec les voisins, au lieu d'utiliser leur salle a manger. 
Un europeen au Turkmenistan perd son latin ! la logique turkmene me laisse dubitative. Le permis de conduire n'existe pas vraiment il est donc dangereux de s'aventurer sur la route. En chemin, il arrive de voir les gens stationner au milieu de la route sans penser que cela risque de gener les autres automobilistes, parfois, au restaurant, les serveurs apportent l'entree apres le dessert ou le cafe au milieu du repas... disons que la logique est autre.
Les gens sont tres beaux, grands, fins, elances, ils ont une allure folle. Une femme europeenne pourrait jeter son devolu sur le premier turkmene rencontre mais elle palirait vite a la vue des femmes turkmenes. Plutot grandes, elles ont une taille de guepe et leur corps parfait est mis en valeur dans leur robe traditionnelle. Il s'agit d'une longue robe droite faite d'une piece a deux coutures sur les cotes. Elles ont de longs cheveux noirs et un teint dore. Les etudiantes portent une robe verte, deux longues tresses sur les cotes et un petit chapeau traditionnel. Le garcons portent un pantalon gris, une chemise blanche et un gilet bleu marine. Le jean n'existe pas, meme les enfants portent des pantalons de costume et j'ai rarement vu de personnes aussi elegantes sans le savoir. Malgre leur beaute, les femmes sont bien souvent delaissees et mal traitees.
      Les personnes agees sont tres respectees. Les femmes se couvrent les cheveux d'un foulard chamare aux couleurs locales, souvent tres vives et les hommes portent une barbe, un chapeau et un long mateau de coton.

Le dernier jour, mon ami m'emmene sur un bazar a l'interieur d'un caravanserail - Je crois bien que le Turkmenistan s'est donne rendez-vous a cet endroit. Tout le monde essaie de se frayer un chemin parmi les moutons et les chameaux et j'assiste au spectacle le plus surprenant de l'annee. Paul m'explique que dans la culture nomade, les animaux representent la richesse et la puissance des hommes. Le marche des animaux est donc florissant et les plus riches viennent chercher deux ou trois chameaux sur ce bazar. Sans pitie, on l'attache a une sorte de grue et on l'installe dans le camion de l'acquereur.
Les moutons se vendent comme des petits pains, on les entassent les uns par dessus les autres dans les voitures et comme on sortirait du supermarche en France avec des provisions, a Asgabat, on s'extraie du bazar avec des moutons dans le coffre. Un peu plus loin, on trouve des pneux par milliers et de toute taille sur une cinquantaine de metre. Sur une pancarte, ecrit avec un gros feutre noir, on peut lire DUNLOP - je ne suis pas dupe. Un homme vend des voitures en pieces detachees, des objets que l'on ne soupsonnerait pas, a l'interieur du bazar, on respire le Turkmenistan, des epices de toutes sortes, des brochettes de mouton, des bijoux, des tapis pourpres, des vetements et des porte-bonheur en poil de chameau.
Une page se tourne. Je dois a present prendre le train et traverser le desert du Karakoum pendant 20 heures pour arriver en Ouzbekistan le lendemain matin. J'aime le Turkmenistan dans toute son exentricite et j'espere retrouver la meme saveur dans le pays voisin.

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16 septembre 2009 3 16 /09 /septembre /2009 19:29

Messieurs dames, partagez mon bonheur, je quitte Bakou ! Donnez moi vite un avion, un ane ou un camion, je n'en puis plus. Messieurs dames, vous avez reussi a me rendre chevre - je ne veux plus partager votre table ou arpenter vos rues, l'ame a disparu. Je veux fuire vos sourires remplies de dents en or qui m'effraient et ne plus revenir !

Adieu Bakou

Au revoir Caucase

En passant, je corobore l'assertion d'Alexandre Dumas " le Caucase n'existe pas, je sais, j'y suis alle" - AFFIRMATIF - il est faux d'associer ces 3 pays et de mettre dans un meme panier des crabes et des poissons dores. Si l'Armenie est toute verte et montagneuse, l'Azerbaidjan est en partie desertique. La Georgie est orthodoxe, l'Armenie chretienne Gregorienne et l'Azerbaidjan musulmane. l'Armenie est a la vodka, ce que la Georgie est au vin et l'Azerbaidjan au the.
Mais, je le reconnais, l'homme caucasien est fier, a le sens de l'honneur, de la famille et du respect. La femme est tres protegee, elle est mere avant tout et se devoue a son mari et ses enfants. La mere caucasienne est exemplaire. Elle est douce, travailleuse, jamais ne se plaint et ne manquerait de respect envers les hommes de sa famille. Le role des hommes et des femmes est bien defini tel que personne ne cherche a marcher sur le terrain de l'autre. Les familles vivent selon les codes et les traditions qui se perpetuent de maniere plus ou moins forte selon que l'on se trouve a la ville ou a la campagne.

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16 septembre 2009 3 16 /09 /septembre /2009 19:16
Je m'excuse aupres de tous d'etre restee muree dans le silence pendant aussi longtemps - sachez que ce silence s'est impose de fait puisque j'ai traverse des regions desertiques sans aucune connexion internet. J'effectue actuellement une courte pause apres avoir traverse d'un pas de geant la mer Caspienne et passe la grande porte de l'Asie centrale, digne de tous les contes des mille et une nuit - fidele a mes visions les plus oniriques, l'Asie centrale m'a seduit des le premier regard. Je vais tacher de rattraper le temps qui fut et revenir sur les etapes clefs qui ont construit l'aventure.

Je renouvelle mes excuses et tient a rassurer la communaute, si je ne donne pas de nouvelles - sachez que la connexion est tres mauvaise en Asie centrale et tres controlee. Mais je me porte comme un charme et continue de vivre ma grande aventure a travers mes rencontres dans une securite totale.
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1 septembre 2009 2 01 /09 /septembre /2009 19:36
L'histoire de l'Azerbaïdjan est complexe. Le pays aurait adopté la religion chrétienne au Ier siècle de notre ère. Les arabes envahirent le pays au VIIe siècle et convertirent le peuple à l'Islam sous la torture. Dans les montagnes, les gens auraient été plus résistants et on trouve encore aujourd'hui quelques églises. Le soufisme s'est développé, notamment au XIIe siècle par le courant  de Tarikat de Safaviya Au XIIIesiècle, le pays est envahi par les tatars mongols. Au XVe siècle, est créé l'Etat Safavide qui réunit la Perse et l'Azerbaïdjan. Puis, au XVIIe siècle, Pierre le Grand, occupe le bord de la Caspienne et notamment Bakou pour bénéficier du pétrôle. De 1826 à 1829, une guerre oppose la Russie à la Perse et l'Azerbaidjan est coupé en deux. Le nord du pays appartient à la Russie et le sud, à l'Iran, il y aurait aujourd'hui 30 millions d'azeris en Iran. Puis, on connait la suite, les bolcheviks entrent dans le pays en 1920, en 1991, les azéris réclament l'indépendance sous les coups de feu des bolcheviks et en 1992, le haut Karabakh réclame son indépendance de l'Azerbaïdjan et le pays entre en guerre avec l'Arménie jusqu'en 1995. L'Arménie gagne la guerre et la haine entre les deux pays est viscérale.
Le pays a depuis toujours été tiraillé par les 3 puissances qui sont : l'Iran, la Turquie et la Russie et l'une des priorités des Présidents a toujours été de trouver l'équilibre entre ces 3 puissances.
L'Azerbaidjan est un pays musulman étonnamment moderne, libéral et ouvert. Les femmes ont le droit de vote depuis 1918, elles ne portent pas le voile mais des robes très courtes et montrent tout ce qu'elles ont et plus encore grâce à des séances régulières dans les salons de manucure, coiffure et autre peinture. L'apparence est une priorité me dit-on. Mon séjour courageux et monotone dans ce pays a été embelli par une découverte exceptionnelle. Il y a à Bakou un temple zoroastrien.
qui fut détruit au VIIe siècle à l'arrivée des arabes, mais grâce aux généreuses donations des marchands qui parcouraient la route de la Soie, il a été reconstruit à l'intérieur du caravansérail. Sur la photo, on peut voir le temple dans lequel les prêtres gardaient le feu sacré. Le zoroastrisme est la plus vieille religion monothéiste du monde qui est née tout d'abord en iran. Les zoroastriens priaient le feu 5 fois par jour en respectant les rites et symbôles (pommegrenade : symbôle du Paradis, lion :protège des ennemis et des maladies, Svasika : symbôle de vie etc.)
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31 août 2009 1 31 /08 /août /2009 14:17

Bakou, la terre de feu, ou la ville sans âme...

Mon ami azeri, arrête sa voiture devant un bâtiment neuf qui ressemble à un siège social d’une entreprise, voire, à un aérodrome. Je comprends plus tard qu’il s’agit de mon hôtel. Ma nouvelle maison n’a pas de charme, une peinture gigantesque du président et de feu son père orne l’entrée. On m’annonce le prix mirobolique de ma chambre et je calcule tristement qu'avec cet argent, je pourrais nourrir 10 familles géorgiennes pendant 1 mois. Pour la première fois depuis mon départ je me demande ce que je fais là.

Le lendemain, je veux marcher au bord de la Caspienne qui est au pied de mon aérodrome. Les passants me regardent comme si j’étais une girafe échappée d’un zoo, les voitures klaxonnent ou s’arrêtent, je comprends que je suis plus en sécurité dans l’aérodrome et je rebrousse chemin au bout de 5 minutes.

Visite de la ville, des immeubles poussent comme des champignons, le Président dont la photo est partout, a fait de la construction son crédo. J'ai encore quelques jours devant moi pour trouver du charme à Bakou.

La maman de mon ami m’explique en buvant du thé, qu’il n’y a pas de travail à Bakou. Sous l’ère soviétique, tout le monde travaillait, avait une maison et de l'argent, mais maintenant, la vie est devenue dure. Je lui dis que la population était bridée et n’avait pas le droit de s’exprimer. Elle me répond qu'il n'y avait pas de quoi se plaindre, puisqu'il n'y avait pas de mauvais côté. Il est vrai que la situation aujourd'hui n’est pas enviable, le coût de la vie est élevé, tout est sous le strict contrôle de l'Etat et la situation écologique est catastropique. 

J'aperçois quelques femmes qui ressemblent à des stars de films X, j'ai l'impression qu'elles ont toutes une mini moustache, mais en regardant de plus près, c'est du maquillage. Effectivement, avec un crayon foncé elles tracent le contour des lèvres. Nous allons diner dans la datcha de mon ami à l'extérieur de la ville, une magnifique demeure dans une immense propriété et j'aperçois la première expression de joie et de vie depuis mon arrivée. La petite fille de mon ami chante et danse et ses yeux brillent très fort - je ne me suis pas trompée de route.

 

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28 août 2009 5 28 /08 /août /2009 08:49

Mon ami géorgien s'appelle Tornike. Il se rend très disponible pour moi, fait montre d'une extrème générosité, m'emmène dans les meilleurs endroits de la ville et aime très fort son pays dont il parle sans relâche. Grand, mince à la peau claire, il est à l’image des jeunes géorgiens.

Ils s’épaississent souvent en prenant de l’âge jusqu’à devenir des armoires à glace. C’est important pour un homme d’être fort car les géorgiens sont agressifs et sanguins – ce sont des guerriers qui se sont battus depuis la nuit des temps pour résister aux invasions arabes, perses et ottomanes et préserver leur territoire. Le patriotisme est très fort et rien n’arrêtera un géorgien pour défendre son pays. Tornike me raconte en me montrant une tour dans la montagne, que dans une région du pays, chaque famille possède une tour dans son jardin, depuis laquelle les hommes tirent sur l’ennemi. De cete manière, ils ont toujours conserver leur bout de terre. Il me parle aussi de la guerre civile de 1991 après la déclaration d'indépendance et surtout de la guerre qui a éclaté en aôut dernier. Les russes sont entrés en Géorgie et ont attaqué les bases militaires ainsi que des civils (150 morts et 30 000 réfugiés) à 40 km de la capitale. L’UE a joué un rôle primordial, a fortiori notre président Nicolas Sarkozy qui a servi d’intermédiaire entre Moscou et Tbilissi et a fait signer un cessez le feu. Les conflits sont nombreux avec les pays voisins, certaines minorités et la situation est loin de se stabiliser...

  Nous déjeunons tout en dégustant du vin géorgien. Son père possède également des vignobles et il m’explique que les géorgiens ont été les premiers à produire du vin. Le climat s’y prête tout à fait et le vin est exquis. Les géorgiens sont les rois du toast, on ne boit à table qu’après avoir porté un toast.  Dans la montagne, on boit le vin dans des cornes ou des fusils… chargés. Un homme doit évidemment se soumettre à ses traditions et ne jamais mettre en doute sa force, sa loyauté et sa résistance. On ne plaisante pas avec un géorgien.

  Je me suis leurrée sur la réalité de la Géorgie et de Tbilissi. Le côté libéral est occidentalisé est une pure façade, une tromperie optique. Il règne dans ce pays une grande misère sociale. Le travail se fait rare et est peu rémunéré, il n'y a pas de classe moyenne et les personnes âgées n'ont pas pensé à économiser de l'argent sous l'ère soviétique pour leur vieux jours. Je distribue des pièces aux mendiants que je rencontre et je récolte des remerciements par milliers.

  Les femmes me parlent de leur situation, de leur culture et traditions. La femme géorgienne est très pieuse (orthodoxe), pure et obéissante, sous la domination masculine. Elle s'occupe de toutes les tâches ménagères et sort peu.

  J'ai l'immense honneur de rencontrer la Princesse Abachitze, descendante du Grand Roi de Géorgie Hiéraclus II.

La Princesse me raconte, qu'en 1783, son aïeul a signé le traité de Giorgeuveski avec Catherine II pour établir la Géorgie sous la protection de la Russie et freiner les vélléités des perses, arabes et ottomans d'envahir le royaume géorgien tant convoité. Au lieu d'être fidèle à sa parole, la Russie envahit la Géorgie en 1800. La Princesse, m'ouvre les portes de son coeur et de l'histoire de sa famille qui a tout perdu à l'arrivée des bolcheviks sauf son âme. Son aïeule, la Princesse Orbeliani, tant décrite par Alexandre Dumas dans son livre "Voyage au Caucase", a mis au point une recette de délices aux noix et au caramel. Cette recette s'est transmise de mère en fille et à mon dernier jour, la merveilleuse Princesse nous offre à Tornike et à moi cette nourriture royale.

Elle seule possède la recette et voudrait en vendre à Paris pour lui assurer un petit revenu, je souhaite sincèrement qu'il y aura à Paris, une personne de bon goût pour s'intéresser à cette gourmandise de luxe.

Il me faut dire aurevevoir à mes amis dont la noblesse de coeur est identique et quitter ce pays auquel je me suis tant attachée. J'y retiendrai surtout l'hospitalité, la générosité démesurée et la solidarité des habitants. Leur fierté et patriotisme font aussi partie de leur charme et j'espère revenir le plus tôt possible.

 

 

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  • : Je pars fin juillet à fin décembre 2009 sur la route de la Soie à la rencontre de l'humanité.
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  • Je pars de fin juillet à fin décembre sur la route de la Soie 2009 à travers 9 pays : Arménie, Géorgie, Azerbaidjan, Turkménistan, Ouzbékistan, Tadjikistan, Kirghizstan, Kazakhstan
  • Je pars de fin juillet à fin décembre sur la route de la Soie 2009 à travers 9 pays : Arménie, Géorgie, Azerbaidjan, Turkménistan, Ouzbékistan, Tadjikistan, Kirghizstan, Kazakhstan

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